La jeune Autrichienne qui a échappé cette semaine à son ravisseur après huit ans de réclusion dans un sous-sol près de Vienne semble plus mal en point qu'on ne croyait et doit réapprendre à vivre dans la société des hommes, a rapporté samedi la presse. Natascha Kampusch, 18 ans, pèse tout juste 40 kilos pour 1,60 m, et semble psychologiquement perturbée: elle refuse de voir sa mère et la police lui donne du temps pour lui permettre de s'adapter à sa nouvelle situation, selon des journaux. "Elle veut être protégée", a déclaré la mère, Brigitta Sirny, au quotidien Die Presse. Elle ajoute que sa fille n'a pas voulu la revoir depuis une première réunion après qu'elle eut réussi mercredi à s'enfuir de la maison où elle était sequestrée depuis mars 1998. "C'est mieux pour elle. Nous ne savions pas vraiment quoi faire et nous l'avons donc remise aux mains de professionnels", dit Mme Sirny, divorcée aujourd'hui du père de Natascha. La ministre de l'Intérieur, Liese Prokop, avait déclaré vendredi que Natascha Kampusch, qui porte le nom de jeune fille de sa mère, aurait la paix et ne serait plus entendue par les enquêteurs avant lundi au moins. Selon Die Presse citant des policiers, "elle se referme maintenant sur elle-même. Il devient difficile de l'interroger". En dehors des gens chargés de son cas, personne, pas même sa mère, ne sait où se trouve la jeune fille, entourée de psychologues et d'un policier spécialisé. Toutes les rencontres avec la famille et les enquêteurs ont lieu dans un poste de police. "Natascha a vécu dans son monde à elle. Elle doit apprendre à gérer notre monde, elle doit apprendre à construire de nouvelles relations, même avec sa famille", explique au Kurier Monika Pinterits, une avocate qui lui a parlé. Sur le plan physique également, Natascha va devoir se refaire une santé. Elle ne péserait qu'un peu plus de 40 kg pour 1,60 m. "Elle n'a mangé à peu près que des choses froides, comme du pain et des saucisses, et pratiquement pas de fruits ou légumes", a dit Mme Sirny, citée par le Kurier. Le quotidien précise qu'elle aimait apparemment les sucreries, comme les biscuits à l'orange qu'on voit sur des photos de sa cellule. On y voit aussi la petite robe à carreaux bleue qu'elle portait le jour de son enlèvement par un homme qui s'est suicidé en apprenant que sa captive s'était évadée. "Elle parait avoir voulu l'avoir en permanence sous les yeux, c'était son seul lien avec sa vie d'avant", a ajouté la mère. Wolfgang Priklopil, le ravisseur, avait vraissemblablement préparé des mois à l'avance l'endroit où l'enfant a passé 3 079 jours. La cellule était meublée, équipée de l'eau courante et d'un système d'aération derrière une porte de 150 kg. L'électricité pour l'éclairage, la radio et la télévision étaient controlés de l'extérieur, selon le Kurier. Le journal raconte que Natascha a beaucoup pleuré en apprenant la mort de Priklopil, ce qui pourrait dénoter un "syndrome de Stockholm", une empathie des victimes avec ceux qui les détiennent. Selon la presse, ils pourraient avoir eu des relations sexuelles "consenties" mais la police n'a pas voulu confirmer l'information. La jeune fille aurait aussi tenu un journal intime pendant sa captivité. Gerhard Lang, de la police judiciaire, remarque qu'elle est majeure et "a le droit de décider si et avec qui elle veut parler de son expérience". "Elle nous a demandé de ne donner sous aucun prétexte d'informations à des tiers", dit-il, ajoutant qu'elle suit la couverture de l'affaire dans la presse
26 août 2006
[Newz] N. Kampusch doit réapprendre à vivre
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